Comment savoir si je suis en faillite ?

7 octobre 2025

Comment savoir si je suis en faillite?

La faillite : une situation juridique bien définie

Lorsque les difficultés s’accumulent, que les dettes s’alourdissent et que les créanciers s’impatientent, beaucoup d’entrepreneurs se demandent : « Suis-je en faillite ? ». Mais la faillite n’est pas une sensation, ni même une simple conséquence financière. C’est un statut juridique précis, régi par le Code de droit économique belge.

Comprendre les critères qui déclenchent cette situation est essentiel pour agir à temps et limiter les conséquences. C’est aussi une manière de reprendre le contrôle plutôt que de subir les événements. Pour bien faire, il faut comprendre à la fois le cadre légal et les mécanismes administratifs qui l’accompagnent.

Les trois conditions cumulatives pour être en faillite

En Belgique, une entreprise (personne physique ou morale) peut être déclarée en faillite si trois conditions légales sont réunies :

Vous êtes une « entreprise »

Ce terme juridique englobe :

  • Les personnes physiques : indépendants à titre principal ou complémentaire (même les professions libérales depuis 2018).
  • Les personnes morales : SRL, SA, SC, ASBL exerçant une activité économique.

Pour les indépendants en personne physique, la faillite n’est plus possible au-delà de 6 mois après l’arrêt de l’activité. Il faut donc agir rapidement après la dernière facture émise. Ce délai est strict : au-delà, seul un règlement collectif de dettes (RCD) reste envisageable, avec une procédure bien différente.

Vous êtes en cessation persistante de paiement

Cela signifie que vous ne parvenez plus à faire face à vos échéances : fournisseurs impayés, arriérés de TVA ou d’ONSS, retards de salaires, crédits bancaires impayés, etc. Il ne s’agit pas d’un simple retard ponctuel, mais d’une incapacité durable à honorer vos obligations. Il est important de noter que cette cessation doit être persistante, et non accidentelle ou temporaire.

Vous êtes en ébranlement de crédit

Les créanciers (banques, fournisseurs…) ne vous font plus confiance : ils exigent des paiements comptants, refusent les délais, entament des actions en justice. Cette perte de confiance généralisée constitue un signal fort d’insolvabilité. Elle peut se manifester également par une impossibilité d’obtenir de nouveaux crédits ou des ruptures contractuelles.

Ces trois conditions doivent être réunies simultanément pour qu’une faillite soit légalement déclenchée. Une simple difficulté de paiement ne suffit pas. Mais dès que ces éléments sont présents, il faut agir.

L’aveu de faillite : un devoir légal

Lorsqu’elles sont réunies, vous êtes tenu par la loi de faire aveu de faillite dans le mois. Cet aveu se fait en ligne sur la plateforme RegSol, en joignant les documents comptables essentiels. Ne pas le faire peut entraîner une mise en cause de votre responsabilité personnelle, voire une interdiction de gérer si le tribunal estime que vous avez tardé à réagir.

Faire aveu de faillite, ce n’est pas abandonner. C’est au contraire reprendre l’initiative et respecter ses obligations de gestion. C’est aussi, dans bien des cas, le premier pas vers un rebond possible. Une attitude proactive sera mieux perçue par le curateur et le juge-commissaire, et facilitera l’accès à l’effacement des dettes si vous êtes en personne physique.

La faillite en personne physique et en personne morale : quelles différences ?

Il existe des distinctions importantes à bien comprendre :

En personne morale (SRL, SA, ASBL…)

La faillite concerne uniquement l’entreprise. Votre patrimoine personnel reste en principe protégé, sauf si vous avez signé des garanties personnelles (caution solidaire, hypothèque, etc.).

Le curateur gère uniquement les avoirs et les dettes de la société. Vos biens privés ne sont saisis que si vous vous êtes engagé personnellement. En l’absence de faute grave, le gérant d’une société faillie n’est pas considéré comme personnellement responsable.

En personne physique (indépendant)

Votre patrimoine privé et professionnel ne font qu’un. La faillite peut donc entraîner la perte de vos biens personnels. Cela inclut notamment votre véhicule personnel ou votre logement, sauf exception.

En effet, la loi belge prévoit une liste de biens insaisissables (meubles de première nécessité, vêtements, lit, table, etc.) pour garantir des conditions de vie dignes. Toutefois, ni la voiture ni la maison ne sont protégées, sauf dans un cas très précis : si votre domicile familial est entièrement payé et a fait l’objet d’une déclaration d’insaisissabilité devant notaire avant la création des dettes professionnelles, il pourra être exclu de la faillite.

Enfin, la loi offre la possibilité d’un effacement des dettes après la procédure, à certaines conditions. Cet effacement constitue un véritable levier de seconde chance.

De plus, vos contrats privés (bail, énergie, téléphonie…) peuvent être rompus par le curateur. Il est donc crucial d’anticiper ces impacts et de vous organiser en conséquence.

Comment savoir si une entreprise est en faillite ?

Vous souhaitez savoir si une entreprise tierce est en faillite ? Plusieurs sources officielles existent :

  • Le Moniteur belge publie les jugements de faillite.
  • La plateforme RegSol permet de consulter l’état d’une faillite (accès partiel pour les non-parties).
  • Le site de la Banque Carrefour des Entreprises (BCE) indique si une entreprise est active, en liquidation ou radiée.

Ces outils sont précieux pour vérifier la solvabilité de vos partenaires, fournisseurs ou clients. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un professionnel (avocat ou comptable).

Des signes annonciateurs à ne pas ignorer

Avant même que les conditions légales soient réunies, certains signaux doivent vous alerter :

  • Chiffre d’affaires en baisse constante
  • Difficultés à payer les charges sociales ou la TVA
  • Perte de clients importants
  • Rupture de lignes de crédit
  • Refus de nouveaux financements
  • Multiplication des rappels ou mises en demeure
  • Tensions avec votre comptable ou votre banquier

Si vous vous reconnaissez dans plusieurs de ces symptômes, n’attendez pas. Des solutions existent avant la faillite : médiation d’entreprise, réorganisation judiciaire (PRJ), dissolution volontaire… Anticiper permet souvent de sauver ce qui peut l’être.

Et si vous êtes cité en faillite ?

Dans certains cas, c’est un créancier (comme le SPF Finances ou l’ONSS) qui initie la procédure. Vous recevrez alors une citation en faillite. Vous devez réagir rapidement, idéalement avec l’aide d’un avocat. Si vous n’êtes pas présent à l’audience, vous risquez d’être déclaré en faillite sans avoir pu vous défendre.

Il existe des recours : opposition au jugement dans les 15 jours, ou tierce opposition si vous n’étiez pas concerné directement. Mais ces démarches prennent du temps et peuvent être évitées par un aveu volontaire bien préparé.

Pourquoi agir à temps peut tout changer

Trop d’entrepreneurs attendent d’être cités en faillite par un créancier. Pourtant, faire un aveu volontaire, c’est :

  • Anticiper les conséquences
  • Éviter les poursuites personnelles
  • Garder une certaine maîtrise du calendrier
  • Prolonger vos droits sociaux (via le droit passerelle, notamment)
  • Conserver une image plus responsable aux yeux de vos partenaires

Cela montre aussi au tribunal que vous assumez votre rôle de dirigeant. Une faillite bien préparée est souvent plus rapide, moins conflictuelle, et permet de rebondir plus vite.

En conclusion : vérifiez, anticipez, rebondissez

La faillite n’est pas une fatalité. C’est un cadre juridique précis qui peut vous offrir une véritable seconde chance. Le tout est de ne pas subir, mais d’agir lucidement, avec les bonnes informations et les bons soutiens.

Vous n’êtes pas seul. Des structures comme Revival sont là pour vous épauler dans cette étape difficile, et surtout, dans la suivante : celle du rebond.

👉 Vous pensez remplir les conditions de la faillite ? Vous avez des doutes sur votre situation ou celle d’un client ? Contactez-nous en toute confidentialité. Notre équipe vous accompagne, sans jugement, vers la solution la plus humaine et la plus adaptée.

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